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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 20:53

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Laurent Marissal, qui a publié Pinxit 1997-2003 aux Editions Incertain Sens, a osé non seulement penser radicalement la peinture comme un instrument libérateur, ce dont ce livre d'artiste se fait désormais le témoignage, mais encore prendre tous les risques que peut entraîner la désobéissance civique sans laquelle son projet n'aurait aucun sens, c'est-à-dire aucune réalité.
Leszek Brogowski, comment j'ai fabriqué et lu certains de "mes" livres,
in Le livre et l'artiste, édition Le mot et le reste, Marseille, 2007. p.176-177.

 

 


Quelques lignes du paragraphe que me consacrent Leszek Brogowski dans son article sur sa vitale (pas du point de vue de la substistance, mais de celui de l'existence)   activité d'éditeur...
Me pardonnera-t-on cette petite vanité?

 

 

 

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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 09:21
Painterman est de retour... de Prague.
Voyage éclair, invité par Monika Burian à visiter Tina.B.
j'en profite pour réaliser quelques actions.
(...)
Samedi 6 octobre, j'arrive à l'aéroport à 11h40. Bus, je suis place Dejvickà vers 13h00. Je ne prends pas le métro pour me rendre à la galerie Vernon Projekt, où je dois prendre le programme du séjour et récupérer les clefs de l'hôtel. Je dérive à la périphérie, dans le quartier Buebenec. Une usine attire mon attention, c'est un lieu d'exposition de Tina.B, quelques vidéos (à voir bientôt ici quelques extraits). Les oeuvres exposées ne gênent en rien l'architecture. A l'entrée la gardienne ne me comprends pas non plus. dehors les magasins sont fermés. J'erre dans les rues. Je ne trouve pas de plan de la ville. Je ne comprends pas les réponses des tchèques que j'interroge. Je décide de  suivre  les directions  que les scultpures monumentales m'invitent à suivre...L'art me sauve. J'arrive finalement non loin du musée d'art moderne de Prague, rue Hermanova.  La galerie est là...emmurée par morgan Tschiember, artiste exposante... l'entrée est close, il n'y a personne. Je suis seul dans prague. I'am alone like Franz Kafka. Franz Kafka (et painterman). Dernier espoir pour trouver les clefs de la chambre et les organisateurs de mon voyage, le soir à 19h00, à l'hôtel Carlo IV, durant la soirée performance.
En attendant, je ne comprends personne, et personne ne me comprends. Les contraintes de la communication sont enfin perverties. Je suis enfermé dehors. .. I'm alone like Franz Kafka et c'est une joie. En double écho au mur brique et vert scintillant de Tschiember, et à la situation, je dessine quelques mots sur des carrés de couleurs ("i'am alone like. Franz Franz Kafkapainterman" ; "Bad work for a saturday afternoon", "painterman is watchnig you"), les colle sur la vitre. Il est  15h30, j'ai le temps de visiter les galeries du musée d'art  moderne, et de revoir un visage familier  : je suis sûr d'y retrouver Kupka). Le lendemain, sur la vitre, un nouveau post-it vert 'we have nothing to hide'. La réponse d'un(e) praguois(e) à 'painterman is watching you'. Certes,  et je reste par bonheur non visible, non caché.

Je suis seul dans Prague, enfermé dehors, sans containtes sociales (jusqu’au soir). C'est un soulagement, une joie, un sentiment rare de liberté.
Sans plan, je poursuis mon errance. Je ne comprends pas les réponses des tchèques. Je décide de  suivre les directions offertes par les sculptures monumentales.
 DSC00062.JPG
J’ai eu raison de faire confiance aux statues, je trouve, par hasard, ma destination, le bâtiment de l’office d’assurances,  où travaillait kafka. C'est maintenant un hôtel de grand luxe. Il y a là un bar baptisé du nom d’un amour de l’écrivain : Felice.
Signe d’époque, nous sommes en villégiature où Kafka pourrissait – Je bois tranquillement mon café.
Le lieu est aussi une bibliothèque mémoriale, je dépose sur l’une des étagère (entre Le procès et Le château), pinxit... Je l’adresse sans espoir au salarié de l’hôtel...

Hôtel Mercure à Prague. Ce bâtiment était en 1908 celui de la maison d'assurance où travailla Kafka. J'y dépose, dans les rayons de la bibliothèque du bar 'le Felice' : pinxit...


Il est 19h00, je suis en retard pour cette soirée de performances au palace... Le Carlo IV est proche de la gare centrale dans les beaux quartiers, Je n’ai rien à faire là, si ce n’est récupérer ces clefs, j’hésite à fuir, dormir dehors. On annonce l’ouver-ture des performances de Sissi et de Daniel Gonzalez. La première se déroule  dans l’une des chambres : une femme en robe de soirée est debout sur un lit, immobile. Un filet la relie à des cocons pendus sur le fronton de l’hôtel. 25 mn plus tard,  des rumeurs de boîte de nuit résonnent de l’as-censeur. Les portes s’ouvrent, des fêtards en sortent, enlèvent un spectateur, un autre s’en échappe sa cravate est défaite.  Il y a du monde, je prends le large.  La fête cantonnée se résorbe vite. Le
       et les artistes se retrouvent au bar. Jeu de pistes, j’obtiens un nouveau rdv pour récupérer les clefs. Je ne suis pas invité au repas du soir, me croira-t-on si j’avoue mon soulagement ?
Des enfants jouent avec les ballons échappés de la cage, le beau monde s’ébahit « - that, that it’s THE art ! »  Avant de partir j’aperçois le barman qui efface d’un coup d’éponge les mots de Kafka que j’ai graffité au poska blanc sur le zinc :
ne pas oublier kropotkine (...)
Il est 23h00, le restaurant ferme, je finis ma pizza dehors. 40 ans après le printemps, de nombreuses rues sont en chantier ; pour l’embellir on repave la ville. Sur l’appareil de chacune des cabines téléphoniques rencontrées, je pose un pavé. J’hésite à dormir à la belle étoile. Au matin, des 11 cabines, une seule à conserver son caillou. En revanche un nouveau post-it vert,   réponse d'un(e) praguois(e) à painterman, décore la vitre de la galerie : « - we have nothing to hide. »
 Rendez-vous à 10h30, pont st-Charles. Sur le pont, je caricature un caricaturiste. Je comprends qu’il veut faire un échange, j’accepte volontier contre un dessin de sa chaise vide. Un peu plus loin, je reconnais des convives de la veille, ils regardent des artistes en pédalo déposer dans la Vlata des  bateaux de papier. Je fais un micro potlach de Pinxit, rends les clefs et franchit le pont vers les presque symétriques musées Kafka et Kempa. 
Il est 19h00, je suis en retard pour cette soirée de performances au palace... Le Carlo IV est proche de la gare centrale dans les beaux quartiers, Je n’ai rien à faire là, si ce n’est récupérer ces clefs, j’hésite à fuir, dormir dehors. On annonce l’ouverture des performances de Sissi et de Daniel Gonzalez. La première se déroule  dans l’une des chambres : une femme en robe de soirée est debout sur un lit, immobile. Un filet la relie à des cocons pendus sur le fronton de l’hôtel. 25 mn plus tard,  des rumeurs de boîte de nuit résonnent de l’as-censeur. Les portes s’ouvrent, des fêtards en sortent, enlèvent un spectateur, un autre s’en échappe sa cravate est défaite.  Il y a du monde, je prends le large.  La fête cantonnée se résorbe vite. Le public et les artistes se retrouvent au bar. Jeu de pistes, j’obtiens un nouveau rdv pour récupérer les clefs. Je ne suis pas invité au repas du soir, me croira-t-on si j’avoue mon soulagement ?
Des enfants jouent avec les ballons échappés de la cage, le beau monde s’ébahit « - that, that it’s THE art ! »  Avant de partir j’aperçois le barman qui efface d’un coup d’éponge les mots de Kafka que j’ai graffité au poska blanc sur le zinc :
ne pas oublier kropotkine
(...)
Lendemain, rendez-vous à 10h30, pont st-Charles.
Sur le pont, je caricature un caricaturiste. Je comprends qu’il veut faire un échange, j’accepte volontier contre un dessin de sa chaise vide. Un peu plus loin, je reconnais des convives de la veille, ils regardent des artistes en pédalo déposer dans la Vlata des  bateaux de papier. Je fais un micro potlach de Pinxit, rends les clefs et franchit le pont vers les presque symétriques musées Kafka et Kempa.
(...) Avant de partir je retourne au Felice. Pinxit est toujours sur l’étagère.  Visiter ce lieu agit comme un satori : mon oeuvre opérant contre l’aliénation  identifie mon existence à cette seule lutte.
Je sors décillé, affranchis du Château...

(extrait de pinxit II, peintures à paraître)
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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 13:17

Rêvasser

(tenter de ne rien faire)

30 mars 1997 - 31 août 1998
exposé aux visiteurs, aux personnels et à l'administration (à leur insu)

Pour pervertir le travail il ne suffit pas de ne rien faire.

L'oisiveté doit être politisée, esthétisée et revendiquée.

L'inactivité salariée, ce n'est pas de la paresse c'est du travail.
Pervertir c'est changer la nature de l'objet par une jouissance joyeusement illicite.

L'oisiveté est systématisée lors de laps de temps programmés,

la paresse est alors un travail libérateur.

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LAURENT MARISSAL PINXIT

récit des actions picturales

non visibles, non cachées.

PINXIT I (1997-2003)

PINXIT II (2004-2010)

PINXIT III (2011-2016)

PINXIT IV (2017-en cours)

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BRECHT & BRECHT

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CV—BD

 

éditions clandestines S.L.N.D.

 

mise en scène et coopérations

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